Aller au contenu

Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/340

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
332
LA PLANÈTE MARS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

Lune (21): 17 Elison (un des canaux de M. Lowell): 18 un nouveau canal, formant la continuation de l’Elison ; 19 Titan : 21 Acheron ou Phlegethon. On voit aussi les lacs du Soleil (22), Tithonius et l’île Argyre I (23). Les calottes polaires étaient très brillantes, bien que je ne sache si c’était vraiment la neige ou si la blancheur du limbe m’a trompé ; car je doute qu’on ait pu voir encore la neige australe, et la neige boréale doit avoir été cachée dans la partie sombre du globe. À cause de cela, les lignes ponctuées sur les dessins ne marquent que les parties les plus brillantes du limbe[1].

Dans ces canaux si multipliés, n’y aurait-il pas quelque illusion d’optique ?

L’astronome de Lussinpiccolo a réuni, en un planisphère, toutes ses observations de l’opposition 1896-1897. Nous avons hésité à publier ici ce planisphère, parce qu’il nous paraît avoir laissé trop de part à la subjectivité personnelle, et montrer, notamment, des canaux si nombreux qu’ils donnent l’impression de n’avoir pas le caractère d’objectivité réelle. Il nous semble que M. Léo Brenner a enregistré là toutes les lignes apparues à ses yeux en des dates différentes, et dont un grand nombre peuvent avoir reçu double emploi à cause de la difficulté de l’orientation exacte et précise. Le Trivium Charontis, par exemple, se rencontre au-dessous de la mer Cimmérienne, comme un centre d’irradiation de 17 canaux ; de la pointe de la mer des Sirènes irradie un éventail de 9 autres ; un autre éventail de 7 canaux part de l’origine du Phison et de l’Euphrate au Sinus Sabæus, etc. : c’est beaucoup ! Les illusions sont faciles, et M. Lowell en a donné un autre exemple dans ses observations de Vénus et des satellites de Jupiter. Nous n’insérons pas moins ce planisphère dans notre étude générale comparée, afin de ne rien omettre, et même au point de vue spécial de la discussion.

Quelle différence frappante entre ce planisphère et celui de M. Cerulli !

Décidément, tous ces aspects sont à la limite de la visibilité, — et plusieurs même un peu au delà !

En complément des observations de M. Brenner, M. Fauth écrit de son observatoire de Landstuhl que, le 2 novembre 1896, il a reconnu l’extrémité droite du Phlegra, l’Æolus et l’Éridan, le 4 novembre l’Æolus et probablement l’Aethiops. Oculaire muni d’un verre rouge pour tempérer l’éclat. On a pu identifier 70 détails de la Carte de Mars, y compris 34 canaux. L’auteur croit avoir dédoublé le Phison. La région de Deucalion a paru rattachée à gauche avec celles de Xisuthrus et de Japet[2].

  1. Mars-Beobachtungen 1896-1897, auf der Manora Sternwarte, in Lussin Piccolo. Berlin, 1598.
  2. Astr. Nachr., no 3418, 29 avril 1897.