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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/343

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COMAS SOLA, À BARCELONE.
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tion dans laquelle cette terre faisait l’effet d’un point aussi brillant que les taches polaires. Mais ce qui a été le plus notable, c’est l’éclat de la Libye, région généralement très grise, comme on sait ; elle a toujours été blanche, presque autant que la région d’Isis. (Voyez le dessin du 10 décembre, 1h du matin, qui représente une forme très curieuse de cette partie de la planète.) Le récent changement de ton de la Libye est, à mon avis, une preuve de plus que les régions foncées de Mars ne sont pas des mers, au moins en général, parce qu’il paraît difficile d’admettre que des régions aussi étendues que la Libye puissent être assujetties à de telles inondations et immersions. Ce phénomène ne pourrait-il être dû à un effet de végétation ?

Les bords de l’Aeria et de l’Edom, très clairs, comme presque tous les bords continentaux ; l’Arabie quelquefois très rosée. L’Euphrate, le Protonilus et le Typhonius sont des lignes estompées ; le lac Ismenius, elliptique par perspective et assez foncé. Deucalionis Regio jaunâtre et plus claire vers son extrémité occidentale ; le 1er janvier, cette région était traversée par un canal qui paraissait la continuation de l’Euphrate. Hellas, très blanche, surtout vers sa partie boréale : Noachis, Argyre et Ogygis blanches, et difficiles à bien observer ; la mer Érythrée forme une bordure foncée au nord d’Argyre, semblable à la bordure qui limite les taches polaires. La région de Pyrrha a été également bien visible, blanche et aussi accusée que la région de Deucalion.

Sinus Sabæus a présenté l’aspect ordinaire ; la baie du Méridien, foncée, se voyait très difficilement fourchue. Hiddekel, Gehon et Deuteronilus sont des estompages ; l’Indus très visible, assez net et large, communiquant avec le Lac Niliacus, qui est extrêmement foncé, même très près du bord de la planète. Hydaspes et Jamuna, vagues, mais faciles à voir. Nilokeras diffus, et le Grange très facile, de même que le lac de la Lune, visible comme une tache ronde. La Thaumasia se confond presque avec la mer, surtout dans sa partie australe. Le lac du Soleil est resté presque toujours invisible ou difficile ; rarement il a été assez foncé pour être facilement observé. Agathodæmon et les lacs Tithonius et Phœnicis, comme d’habitude. Les terres de Mare Chronium forment des bandes claires dans la partie australe du disque de la planète. Dans la région continentale on soupçonne souvent grand nombre de détails, mais ce sont des images tellement pâles et fugitives qu’il est impossible de les préciser. Gigas, Titan, Tartare et Læstrygon apparaissent comme des bandes larges et pas toujours visibles ; ils pourraient bien être doubles. Le Trivium Charontis a été d’une visibilité remarquable (voyez le dessin du 10 décembre, 9h 50m soir) ; dans son centre on voyait un noyau noir. L’Orcus était très estompé ; mais le Cerbère, le Styx, l’Hyblæus et l’Eunostos, assez nets et foncés, fermaient bien le polygone qui limite l’Elysium, région qui a paru toujours très claire. En bas, on voit Propontis, et à droite l’Hephæstus, peu foncés l’un et l’autre. Les mers des Sirènes et Cimmérienne ne présentent aucune particularité notable. L’Hespérie est assez blanche et étroite (voyez le premier dessin).