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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 2, 1909.djvu/483

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DOUGLASS. — OBSERVATIONS À FLAGSTAFF.

Le dernier dessin, fait une heure plus tard que le précédent, montre les variations arrivées dans ce court espace de temps. On remarquait aussi, dans le centre de la calotte, une région plus brillante.

C. Un phénomène des plus frappants pendant cette opposition a été le grand nombre de taches blanches que j’ai observées sur les bords et le terminateur.

En général, les côtes et les îles ont paru très blanches sur les bords, surtout en dedans ou auprès du terminateur, sans doute par un effet de contraste.

Les régions les plus remarquables à cet égard ont été : Isidis Regio, Amenthès, Aeria, Edom, Chrysé, Tempé, Icaria, Tharsis, etc., et les terres australes. Parfois, surtout les 9, 10 et 11 février, j’ai vu le terminateur bordé d’un chapelet de taches blanches et de même dans le bord opposé, quoique en moins grand nombre. Dans le centre du disque il y avait alors les régions de Nodus Gordii et Titan. Du reste, j’ai pu voir souvent, même en culmination, des taches blanchâtres entre les canaux. Près des taches foncées où aboutissent les deux canaux de la Grande Syrte, j’ai pu constater, le 31 janvier, en vision oblique, quelques points brillants d’une blancheur extraordinaire.

Ces observations de M. Comas Sola mettent également en évidence les différences attribuables aux observateurs, quoique le fond du canevas reste sensiblement le même. Le dédoublement de la pointe de la Mer du Sablier est sûrement un phénomène optique. La pâleur du Lac du Soleil s’accorde avec nos observations.

ccxlvii.Douglass. — Observations faites à l’Observatoire Lowell, à Flagstaff, Arizona[1].

Pendant un récent voyage dans les États de l’Est, j’ai visité plusieurs Observatoires, entre autres celui de Chamberlain à Denver, l’Observatoire Yerkes à William’s Bay, l’Observatoire naval de Washington, l’Observatoire Flower à Philadelphie et l’Observatoire Harvard à Cambridge, en faisant, en chacun d’eux, des observations de Mars, le matin, de bonne heure. C’est à Washington que j’ai obtenu les meilleures images, lorsque Mars nous montrait la Mer du Sablier et les régions avoisinantes. Quelques-uns des canaux étaient très distincts, et plusieurs se montraient doubles, ainsi qu’on l’a observé maintes fois. En contemplant des images si belles, il m’a semblé qu’après tout, notre prétention d’une atmosphère exceptionnelle à Flagstaff pourrait ne pas être bien fondée ; car nous avons été à même de distinguer nettement plusieurs canaux en un point de l’est des États-Unis où l’on ne saurait s’attendre à découvrir les détails les plus délicats des planètes. Mais, peu après mon retour à cet Observatoire,

  1. Lettre du 11 février 1899. Société astronomique de France, 1S99, p. 264.