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PRÉFACE

DE LA SECONDE ÉDITION


L’accueil très-favorable que l’on a fait à la première édition de ce livre a dépassé de loin nos espérances ; il témoigne de la plus haute opportunité des idées qu’il expose, de leur grande utilité et de leur influence sur la marche progressive de la philosophie. Cette bienveillance du public pour notre travail, loin de nous bercer, et de nous endormir dans le frivole triomphe d’un succès passager, a été considérés par nous, comme tin engagement implicite dans l’œuvre que nous avons commencée.

L’époque est venue où l’homme peut dépouiller ce manteau de pourpre dont il s’était orgueilleusement vêtu jusqu’ici, où, examinant sa vraie condition et sa vraie grandeur, il sent le ridicule de ses idées d’autrefois et ne considère plus sa petite personnalité comme le but de l’œuvre divine. La philosophie a fait un grand pas. Elle dormait naguère dans un calme trompeur, suite d’une période agitée ; la tempête est venue, qui la secoua jusqu’en ses couches profondes. Aujourd’hui l’homme, debout, se regarde et songe ; il cherche enfin l’explication de l’énigme du monde ; il examine quel rang il occupe dans l’ordre des êtres, quelle est sa relation dans la solidarité universelle, quelle est sa destiné dans le plan général ; — il cherche la raison des choses. Devant la grandeur du résultat à atteindre, qui ne serait comblé de joie de pouvoir offrir un élément de plus, — fût-il infinitésimal, — au progrès de notre famille humaine bien-aimée ?

Notre première édition n’était guère que le germe de l’ouvrage que nous publions aujourd’hui ; elle a été entièrement