Il nous suffira de constater qu’elles atteignent toutes deux à leur but, chacune avec ses moyens propres, son genre de sensibilité particulière, celle-ci transposant tout uniment dans ses personnages imaginaires les plus raffinées, les plus subtiles de ses sensations, celle-là sortant franchement d’elle-même, pour créer la forme romanesque la plus objective qui jusqu’alors nous ait été proposée par une plume féminine. Et si je voulais, d’un dernier trait, souligner la virilité créatrice de Mme Marcelle Tinayre, je la trouverais encore dans ce fait qu’elle intervertit l’habituelle fonction des sexes en amour, pour donner à la Femme rôle et fonction d’Initiatrice. Avec elle il faut retourner le mot de Nietzsche : « L’Homme se donne, la Femme prend, » Par les expériences de sa vie antérieure, par les rudes épreuves qu’elle eut à traverser, par la connaissance des troubles passionnels en