geons ni à l’avenir, ni à nous, ni à rien. Penser, c’est le moyen de souffrir. Laissons-nous aller au vent de notre cœur tant qu’il enflera la voile ; qu’il nous pousse comme il lui plaira, et quant aux écueils… ma foi tant pis ! Nous verrons.
Et ce bon X… qu’a-t-il dit de l’envoi ? Nous avons ri hier au soir. C’était tendre pour nous, gai pour lui, bon pour nous trois. J’ai lu, en venant, presque un volume. J’ai été touché à différentes places. Je te causerai de ça plus au long. Tu vois bien que je ne suis pas assez recueilli, la critique me manque tout à fait ce soir. J’ai voulu seulement t’envoyer encore un baiser avant de m’endormir, te dire que je t’aimais. À peine t’ai-je eu quittée, et à mesure que je m’éloignais, ma pensée revolait vers toi. Elle courait plus vite que la fumée de la locomotive qui fuyait derrière nous (il y a du feu dans la comparaison — pardon de la pointe). Allons, un baiser, vite, tu sais comment, de ceux que dit l’Arioste, et encore un, oh, encore ! encore et puis, ensuite, sous ton menton, à cette place que j’aime sur ta peau si douce, sur ta poitrine ou je place mon cœur.
Adieu, adieu.
Tout ce que tu voudras de tendresses.
Ta lettre de ce matin est triste, et d’une douleur résignée. Tu m’offres de m’oublier si cela me