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CORRESPONDANCE

374. À LOUISE COLET.

Entièrement inédite.

Dimanche soir [20 mars 1853].

Deux mots seulement ce soir, chère Muse. Bouilhet a reçu ta lettre relative à l’Acropole. Voici les résultats :

1o Il écrira demain à Azvedo[1].

2o Quant au préfet, je m’en charge. Bouilhet n’a aucune accointance avec lui, ni directe ni indirecte. Moi non plus ; mais j’ai songé à un mien ami dont le cousin est le médecin du préfet. Je le crois bien avec ce cousin. Demain nous commencerons à tâter la chose et j’ai bon espoir de ce côté. Ainsi de deux.

3o Quant à écrire à du Camp, Bouilhet y était tout disposé ; mais, à moins que tu n’y tiennes absolument (et ce serait, je crois, une gaucherie), il n’en fera rien. Voici mes raisons. La première de toutes est qu’il se douterait que c’est toi. Cela est sûr et la conclusion n’a pas besoin d’être exprimée. Il sait fort bien que Bouilhet ne connaît personne autre que toi en disposition de concourir à l’Académie et qu’eût-il une de ses connaissances qui en fût capable, il ne se donnerait pas la peine de lui écrire pour cela, ne lui écrivant pas depuis fort longtemps.

Ce serait d’ailleurs (car tôt ou tard la vérité

  1. Critique musical.