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APPENDICE.

Le bras plongé dans les débris funèbres,
Avidement il saisit le trésor :
C’était autour d’un rameau de vertèbres,
Quelques fils noirs où pendait un cœur d’or !
Un papier jaune, empreint de moisissure,
Était dedans !… Jean fut pris d’un frisson.
Quoique le temps eût rongé l’écriture,
Il reconnut sa lettre à Jeanneton !


L’ACROPOLE[1].


De tous les peuples de la terre, les Grecs ont le pus noblement rêvé le rêve de la vie.
Goethe, Pensées.
À M. le Comte Alfred de Vigny.

Quand de la mer Égée où glisse le navire
Aux clartés du matin le voyageur voit luire
Les golfes de l’Attique en cirques arrondis,
Il découvre, éclairé comme il était jadis,
Le calme paysage ou rayonnait Athènes.
Au fond le Pentélique aux lignes incertaines,
Plus près le mont Hymette au lumineux contour,
Et dans le vif azur ou ruisselle le jour,
Comme un trépied géant un roc à large cime
Qui porte avec fierté le Parthénon sublime !
Aux baisers du soleil son fronton s’est doré,
Les siècles en fuyant l’ont a peine altéré,
Et, des temples tombés dominant les décombres,
Il est demeuré seul, phare parmi les ombres.
À sa base, il a vu s’entasser, écroulés,
Volutes, chapiteaux, bas-reliefs mutilés ;

  1. Nous ne donnons de ce long poème que les extraits où se trouvent encore les passages défectueux indiqués par Flaubert et Bouilhet