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CORRESPONDANCE

Je les expédie rapidement et sans y trouver grand’chose. Je tiens cependant à Carthage, et coûte que coûte, j’écrirai cette truculente facétie. Je voudrais bien commencer dans un mois ou deux. Mais il faut auparavant que je me livre par l’induction à un travail archéologique formidable. Je suis en train de lire un mémoire de 400 pages in-4o sur le cyprès pyramidal, parce qu’il y avait des cyprès dans la cour du temple d’Astarté ; cela peut vous donner une idée du reste. Voilà la pluie qui se met a tomber. Je suis seul au fond du désert et je pense avec une certaine mélancolie à nos dimanches de cet hiver.


532. À LOUIS DE CORMENIN.
[Croisset] 14 [mai 1857.]

Je ne sais si c’est vous ou Pagnerre, mon cher ami, qui m’avez envoyé un maître numéro du Loiret où resplendit un article sur votre serviteur. Il est à coup sûr celui qui me satisfait le plus et je le trouve naïvement très beau, puisqu’il chante mon éloge. Le livre est analysé ou plutôt chéri d’un bout à l’autre. Cela m’a fait bien plaisir et je vous en remercie cordialement.

Pourquoi donc ne vous en mêlez-vous pas aussi ? Pourquoi vous bornez-vous à avoir de l’esprit pour vos amis ? Quand aurons-nous un livre ?

Quant à moi, celui que je prépare n’est pas sur le point d’être fait, ni même commencé. Je suis plein de doutes et de terreurs. Plus je vais, et plus je deviens timide, — contrairement aux grands