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DE GUSTAVE FLAUBERT.

capitaines, et à M. de Turenne en particulier. Un encrier pour beaucoup ne contient que quelques gouttes d’un liquide noir. Mais pour d’autres, c’est un océan, et moi je m’y noie. J’ai le vertige du papier blanc, et l’amas de mes plumes taillées sur ma table me semble parfois un buisson de formidables épines. J’ai déjà bien saigné sur ces petites broussailles-là.

Adieu, mon cher vieux. Quand vous écrirez à Pagnerre, dites-lui mille gentillesses de ma part. Présentez mes respects à vos parents, et recevez de moi une forte poignée de main.


533. À JULES DUPLAN.
[Croisset, vers le 16-17 mai 1857.]

Vous êtes un brave de m’envoyer ainsi ce que l’on publie sur moi, mais je demande que vos envois soient accompagnés de lettres plus longues, mon cher ami.

Avez-vous lu le ré-éreintement de la Revue des Deux Mondes, numéro du 15 courant, signé Deschamps ? Ils y tiennent, ils écument. Est-ce bête ? Pourquoi tout cela ? Que dit le grand pontife Planche ? D’où vient l’acharnement de Buloz contre votre ami ? Pontmartin et Limayrac n’ont-ils pas écrit sur et contre moi ?

Je suis présentement échiné par des lectures puniques. Je viens de m’ingurgiter de suite les dix-sept chants de Silius Italicus, pour y découvrir quelques traits de mœurs. Ouf ! j’en ai bien encore