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CORRESPONDANCE

en ferai une critique détaillée dans ma prochaine lettre.

Adieu, et comptez toujours sur mon affection. Je pense très souvent à vous et j’ai grande envie de vous voir. Cela viendra, espérons-le.


542. À ERNEST FEYDEAU.
[Fin juin ou début juillet 1857.]

Non, mon cher monsieur, je n’ai commis aucune lâcheté, même de geste, relative à votre endroit ; et avant de traiter un homme de couillon, il faut avoir des preuves. Je trouve cette supposition gratuite et du plus détestable goût, mon bonhomme. Je ne laisse jamais personne échigner devant moi mes amis. C’est un privilège que je me réserve. Ils m’appartiennent, je ne permets pas qu’on y touche. Rassure-toi du reste ; ton ami Aubryet ne m’a dit aucun mal de ta Seigneurie. Je l’ai vu, seul, pendant vingt minutes à peu près. Sitôt le dîner fini, il s’est embarqué. Voilà, — et tu es un insolent !

Ta mauvaise opinion sur moi vient de ce qu’un jour je ne me suis pas mis de ton bord dans une discussion. Le vrai est que je vous trouvais tous les deux également absurdes, et la lâcheté eût été de soutenir des théories qui n’étaient point miennes.

Tu me payeras toutes ces injures dans la critique que je te ferai de ton Été[1], grand enragé !

  1. L’un des chapitres des Quatre saisons que Feydeau publia en 1858.