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CORRESPONDANCE

parti-prêtre qui n’est nullement mort, m’en veut beaucoup. Je suis désigné au poignard des Jésuites. Ces messieurs, dans leur article, déplorent mon acquittement !


547. À JULES DUPLAN.
[Probablement du 22 juillet 1857.]
Mon cher Duplan,

[…] Savez-vous combien, maintenant, je me suis ingurgité de volumes sur Carthage ? environ 100 ! et je viens, en quinze jours, d’avaler les 18 tomes de la Bible de Cahen ! avec les notes et en prenant des notes !

J’ai encore pour une quinzaine de jours à faire des recherches ; et puis, après une belle semaine de forte rêverie, vogue la galère ! (ou plutôt la trirème !). Je m’y mets ; ce n’est pas que je sois inspiré le moins du monde, mais j’ai envie de voir ça, c’est une sorte de curiosité et comme qui dirait un désir lubrique sans érection.

Bouilhet est venu, il y a trois semaines, passer quelques jours ici ; nous avons employé notre temps à trembler comme deux foirards ; il a peur pour son drame[1] et moi j’ai peur pour mon roman ; nous étions tristes comme des tombeaux et bêtes comme des pots.

Quand vous verra-t-on, vous ? Quand faut-il que j’aille au chemin de fer vous chercher ?

  1. Hélène Peyron.