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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/265

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DE GUSTAVE FLAUBERT.

pas me prennent certainement pour un commis voyageur.

Je pars dans deux heures pour Utique où je resterai deux jours, après quoi j’irai m’installer pendant trois jours à Carthage même, où il y a beaucoup à voir, quoi qu’on dise. Ma troisième course sera pour El-Jem, Sousse et Sfax, expédition de huit jours, et la quatrième pour Kheff. Ah ! Mon pauvre vieux, comme je te regrette et comme tu t’amuserais !

Tu as bien fait de dédier ton livre au père Sainte-Beuve.

Non ! s… n… de D…, non ! Il ne faut jamais écrire de phrases toutes faites. On m’écorchera vif plutôt que de me faire admettre une pareille théorie. Elle est très commode, j’en conviens, mais voilà tout. Il faut que les endroits faibles d’un livre soient mieux écrits que les autres.

Adieu, vieux, je n’ai que le temps de t’embrasser.


577. À ERNEST FEYDEAU.
Tunis, samedi 8 mai 1858.

Tu es bien aimable de m’écrire, mais je suis éreinté et franchement, si tu ne veux pas ma mort, n’exige pas de lettres. J’ai cette semaine été à Utique, et j’ai passé quatre jours entiers à Carthage, pendant lesquels jours je suis resté quotidiennement entre huit et quatorze heures à cheval. Je pars ce soir à cinq heures pour Bizerte, en