Si les dieux le permettent, je serai à Paris samedi (à 6 h. ½), le 5 juin. Attends-moi pour dîner dans ton aimable logis, jusqu’à 8 heures du soir. Sinon, tu me verras le lendemain à 11 heures, ou bien tu aurais de mes nouvelles.
Je pars d’ici après-demain, armé jusqu’à la gueule, et escorté de trois solides gaillards. Que ne puis-je faire mon entrée chez toi dans un tel équipage ! Quel chic !
Je m’en vais de Tunis avec une certaine tristesse, étant de la nature des dromadaires, qu’on ne peut ni mettre en route, ni arrêter.
Tu as été bien aimable de m’écrire souvent.
Les mains me brûlent d’impatience relativement à Fanny. Il me tarde de lui couper les pages.
Ne t’inquiète de l’avis de personne et continue.
Voilà un principe.
Je te plains bien sincèrement de tes pertes à la Bourse ! Quel embêtement, nom d’un chien !
Adieu, vieux. Je suis au milieu des paquets à faire ! La route de Tunis à Constantine est sûre, mais peu fréquentée. Je vais traverser en plein le pays des lions. Mais je désire peu en rencontrer, de près, du moins.
Adieu, vieux, mille poignées de main.