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CORRESPONDANCE

595. À ERNEST FEYDEAU.

Entièrement inédite.

Mardi soir.
Mon bon,

J’ai d’abord parcouru, puis lu la première partie de Daniel. Je la sais par cœur, au point de finir les phrases. Néanmoins le tout m’a paru plus court, ce qui est excellent ; je présume très bien du reste. Quant aux détails je n’en vois pas trois à changer même en y regardant minutieusement. Marche de l’avant et ne t’inquiète plus de rien, quant à ce qui est fait. Merci, encore une fois, mon vieux, de la dédicace.

Voilà quatre jours que je suis à refaire le plan de la fin d’une scène ! Nous bûchons comme des nègres. Le sieur Bouilhet te fait mille tendresses et te remercie pour la Revue Contemporaine. Il importe en effet que ses vers y paraissent le plus tôt possible car il se propose de publier vers le milieu du mois prochain. Ledit sieur a été deux fois chez toi sans te trouver. Il ne veut pas lire ton roman dans la revue parce que tout journal échigne un livre, résolution vertueuse dans laquelle je l’ai confirmé. Il m’a même défendu de lui en parler parce qu’il se réserve pour jouir.

Il faut que nous soyons bien abasourdis par la littérature car nous ne disons presque pas d’ordures. Décadence !

Adieu, vieux lubrique, on t’embrasse.

Connais-tu une Demoiselle Strub (Florence), auteur d’un roman intitulé L’hermite de Vallom-