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Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/341

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DE GUSTAVE FLAUBERT.

terrain trop peu solide ! C’est un dédale de difficultés enchevêtrées les unes dans les autres à rendre fou ! J’ai écrit à peu près six chapitres.

J’espère au jour de l’an en avoir fait encore un, ce qui sera la moitié du livre. J’aurai donc, mon cher monsieur, quatre chapitres à te lire, car tu dois n’en connaître que trois ?

Je t’ai attendu tout l’été. De dimanche en dimanche j’espérais ta gentille personne, mais pas de Cardoville. J’ai été indigné, et puis, ma foi, je n’y ai plus tenu. Ç’a été plus fort que moi !

As-tu lu la Légende des siècles du père Hugo ? J’ai trouvé cela tout bonnement énorme. Ce bouquin m’a fortement calotté ! Quel immense bonhomme ! On n’a jamais fait de vers comme ceux des Lions !


618. À ERNEST FEYDEAU.

Entièrement inédite.

Ne crois pas que je t’oublie ; si je ne t’écris point c’est au contraire par amitié pour toi et pour ne pas te salir avec le dégobillage de mon embêtement.

Carthage ne va pas raide. Je suis d’ailleurs pris d’idées noires. Je finirai enragé d’ennui, l’existence me pèse démesurément.

Les lectures auxquelles je me livre ne sont pas faites pour me distraire : Gnosander, l’empereur Léon, Végèce et Juste-Lipse.

Je n’ai absolument rien à te dire.

Tu me verras à Paris dans le courant du mois de novembre, époque à laquelle on jouera la pièce de Bouilhet dont les répétitions commencent.