Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 4.djvu/436

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
430
CORRESPONDANCE

a horreur du petit et du faux, c’est pour cela qu’elle vous aime.

Quant aux parties suivantes, vous y montrez la vie moderne dans ses régions les plus intimes, les plus absconses ; et on ne peut que se répéter : oui c’est cela ! en admirant la profondeur de votre coup d’œil et la véhémence de vos peintures. Le chapitre sur le jeune confesseur vaut mieux, pour moi, que tout Jocelyn.

Quel dénouement que ce désespoir dans la possession, cette impossibilité d’amour dans l’amour !

Puis, quelles merveilles d’analyse et de style que vos études sur l’isolement de la femme, sur le pieux jeune homme, sur la mère, etc. La dernière page m’a touché jusqu’aux larmes.

Il n’est maintenant personne qui puisse se passer de vous, se soustraire à l’influence de votre génie, ne pas vivre sur vos idées. De vous aussi on peut dire : Fons omnium.

Le grand Voltaire finissait ses moindres billets par : « Écr. l’inf. » Je n’ai aucune autorité pour redire cette parole. De moi à vous, tout encouragement serait ridicule, mais je vous serre les mains dans la haine de l’anti-physis.

Avec tendresse, le vôtre,

G. F

Seriez-vous assez bon pour me rappeler au souvenir de Mme Michelet ?

J’ai été bien fâché de ne pas me trouver chez moi l’autre jour, lorsque vous êtes venu. J’étais parti aux Français savoir le résultat de la lecture qu’on faisait de notre ami Bouilhet, résultat favorable puisque sa pièce est reçue.