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CORRESPONDANCE

direz tout ce qui vous passera par la tête. Plus il y en aura, et mieux ce sera. Je pense à vous très souvent, très profondément, et j’ai grande envie de vous revoir. Je vous baise les mains.


696. À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.
[Croisset] Samedi, 10 heures du soir [30 novembre 1861].

Mes chers bons, je me suis transporté ce matin à Rouen et je vous envoie mon travail de cet après-midi. Il y avait trois lettres de M. de La Popelinière, je les ai copiées toutes les trois et j’ai ajouté quelques fragments qui me semblent assez drôles ? Ne m’ayez aucun gré de la chose. Cela m’a amusé, attendri et excité. J’aurais voulu boire les larmes de cette pauvre La Popelinière […]. Bref, ces vieilles écritures et tout ce qu’elles me faisaient entrevoir et rêver m’avaient monté le bourrichon et je me suis laissé polluer par l’histoire, délicieusement.

J’ai copié très exactement l’orthographe et l’absence de ponctuation. Quant au dernier morceau, la lettre de la comtesse des Barres à l’abbé de Choisy, je sais bien que l’on attribue audit abbé une Hist[oire] de la comtesse des Barres, qui serait sa propre histoire, à lui ? Mais ce qu’il y a de sûr, c’est que j’ai lu une lettre d’une écriture très ancienne, à demi effacée et « qui respire la passion » ; elle est donnée par une note mste [manuscrite] de Leber comme étant positivement adres-