Lorsqu’une œuvre est finie, il faut songer à en faire une autre. Quant à celle qui vient d’être faite, elle me devient absolument indifférente et, si je la fais voir au public, c’est par bêtise et en vertu d’une idée reçue qu’il faut publier, chose dont je ne sens pas pour moi le besoin. Je ne dis même pas là-dessus tout ce que je pense, dans la crainte d’avoir l’air d’un poseur.
Et toi ? ça marche-t-il ? Es-tu content ? Mais je croyais ton Alger complètement fini, et je m’attendais à le recevoir un de ces jours. Adieu, bon courage. Je te souhaite pour 1862 toutes les félicités possibles et je t’embrasse.
Ta lettre m’a fait bien plaisir, mon bichet ; je trouve seulement qu’elle était trop courte ; tu aurais dû réjouir ton pauvre vieil oncle par quelque chose de plus abondant. J’ai vu avec plaisir que ton ami Maisiat n’a pas trouvé que tu aies trop reculé pendant les vacances. Étudie bien la bosse, afin de faire plus tard mon portrait. Et la musique, comment ça va-t-il avec le père Coret ? Ton chat ne me tient pas compagnie dans mon cabinet parce qu’il pousse trop de miaulements ; je crois qu’il te cherche toujours. Mais chaque matin il assiste à mon déjeuner et en prend sa part. Si tu veux que Bouilhet s’en charge, il est temps de lui écrire.
Tes lapins font un ravage affreux dans le