Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 5.djvu/184

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
CORRESPONDANCE

travailler. Je me suis couché cette nuit à 4 heures et je recommence à regueuler, dans le silence du cabinet, d’une façon congrue. Ça me fait du bien.

On a tantôt savonné à outrance Mlle Diane.

J’ai fait ta commission au jardinier relativement aux géraniums.

Adieu, mon pauvre bibi. Écris-moi. Amitiés à ton mari.

Ton vieux.

Ça va-t-il un peu mieux, ma pauvre petite Mérotte ?


818. AU COMTE RENÉ DE MARICOURT.
Croisset, nuit de mercredi [août ou septembre 1865].
Mon cher Confrère,

Je vous demande la permission de garder encore quelques jours votre « Veuve »[1] parce que je vais la prêter à ma mère et à ma nièce. C’est vous dire que j’ai trouvé ce livre très amusant. En effet, je l’ai lu d’une haleine.

Voici en deux mots ce que j’en pense : l’auteur est un homme naturellement plein d’esprit, d’observation et de sentiment. Mais il y a deux parties très distinctes dans ses livres, c’est-à-dire : tout un côté vrai, intense, relevé d’après nature, et un autre où il s’amuse : ce qui gâte l’effet de ses

  1. Veuve ! roman paru sous ce titre dans la Revue Contemporaine, et en librairie sous celui de Donatien.