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CORRESPONDANCE

819. À EDMOND ET JULES DE GONCOURT.
[Croisset] mardi soir [fin septembre 1865].

Eh bien, et Henriette ? Vous seriez bien aimables de m’en donner des nouvelles et de me dire quand la première. Êtes-vous contents de vos artistes ? Pas trop, hein ? et la Plessy ? et Thierry ? et la censure ? Saprelotte ! comme j’ai envie de voir ça sur les planches !

Que devenez-vous d’ailleurs ? et la Princesse ? et le père Beuve ? et Théo ? et tout Magny ?

Je vis comme un ours et ne sais rien de ce qui se passe. Me voilà arrivé bientôt à la fin de ma première partie (encore trois ou quatre mois). J’ai travaillé beaucoup tout l’été. Que sera-ce ? Je n’en sais rien.

Je vous remercie de m’avoir fait lire les Deux Sœurs. Je l’ai, de plus, acheté. Comme je suis riche, n’est-ce pas ? Non, on n’imagine pas ce que c’est ! Mais connaissez-vous un roman du jeune Dumas intitulé : Le Roman d’une femme ?… Oh ! je ne puis que pousser des cris inarticulés.

A-t-on bien peur du choléra à Paris ? Espérons qu’il y sera fort et purgera la capitale de plusieurs bourgeois.

Tenez-vous le ventre chaud, en attendant, et pensez à moi qui vous embrasse très fort.