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CORRESPONDANCE

854. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Croisset, jeudi soir [1866].
Madame et Princesse,

Le petit mot que j’ai reçu ce matin (charmant, bon et excellent comme tout ce qui vient de vous) m’a moins affligé qu’il ne l’eût fait en une autre occasion. Car avant-hier j’étais à Paris, et je me proposais d’aller à Saint-Gratien, quand Sainte-Beuve m’a appris votre voyage à Dieppe.

Je voulais vous voir pour avoir le plaisir de vous voir, d’abord, et 2o pour vous remercier de ce que vous avez fait en faveur de mon ami G. Pouchet.

De retour ici, hier au soir, j’ai trouvé ma mère assez gravement malade ; tout est grave à soixante-douze ans.

Voilà l’unique raison qui m’empêche d’aller demain à Dieppe vous présenter mes respects.

Seriez-vous assez bonne pour me dire l’heure à laquelle vous passerez samedi par Rouen ? Je me trouverai dans la gare.

Mieux vaut cinq minutes que rien du tout.

Permettez-moi, Madame, de vous baiser les mains et croyez que je suis de Votre Altesse

le très respectueux et affectionné
G. Flaubert.