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CORRESPONDANCE

geois indignés contre moi parce que je ne vous avais pas exhibée. Le plus beau mot m’a été dit par un ancien sous-préfet : « Ah ! si nous avions su qu’elle était là… nous lui aurions… nous lui aurions… » — un temps de cinq minutes, il cherchait le mot — « nous lui aurions… souri ! » C’eût été bien peu, n’est-ce pas ?

Vous aimer « plus » m’est difficile, mais je vous embrasse bien tendrement. Votre lettre de ce matin, si mélancolique, a été au fond. Nous nous sommes séparés au moment où il allait nous venir sur les lèvres bien des choses ! Toutes les portes, entre nous deux, ne sont pas encore ouvertes. Vous m’inspirez un grand respect et je n’ose pas vous faire de questions.


877. À GEORGE SAND.
[Croisset] samedi matin [17 novembre 1866].

Ne vous tourmentez pas pour les renseignements relatifs aux journaux. Ça occupera peu de place dans mon livre et j’ai le temps d’attendre. Mais quand vous n’aurez rien à faire, jetez-moi sur un papier quelconque ce que vous vous rappelez de 48. Puis, vous me développerez cela en causant. Je ne vous demande pas de la copie, bien entendu, mais de recueillir un peu vos souvenirs personnels.

Connaissez-vous une actrice de l’Odéon qui a joué Macduff dans Macbeth, Duguéret ? Elle voudrait bien avoir dans Mont-Revêche le rôle de Nathalie. Elle vous sera recommandée par Girardin,