J’ai eu aujourd’hui Graindorge[1], le Major et les Bichons, et il ne fut question, bien entendu, que des Idées de Madame Aubray, dont la première a eu lieu hier. Succès énorme, je crois. Mais le plus beau a été le père Dumas, qui s’est par trois fois présenté au public pour se faire applaudir à la place de son fils.
Non, tu n’imagines pas quelque chose d’em… comme Galilée ; « nous renonçons à peindre ». (Victor Hugo, Notre-Dame de Paris, liv. III.)
Notre grand historien national[2] baisse un peu ; je vois moins d’enthousiasme que l’année dernière. Le poète Glatigny improvise à l’Alcazar et Lagier[3] se range. Elle vit en garni et paye des dettes…
Je cherche quelles nouvelles à t’envoyer et je n’en trouve plus ; il reste donc à te parler de moi. Tu me demandes si je suis content de ce qui est fait ? Franchement, je n’en sais rien. Présentement, je lis un tas de choses sur 48. Je vais à la bibliothèque des députés et je recueille des renseignements de droite et de gauche. Ah ! combien je voudrais être dans ta peau, — ou plutôt à côté d’icelle — pour fumer ensemble un chibouk sous les arbres de l’Esbékieh[4] ! Tu n’imagines pas l’abominable hiver que nous avons ; il fait, par moments, aussi froid qu’au mois de janvier ! La neige tombe et le vent nous coupe en quatre.
- ↑ Taine.
- ↑ Thiers.
- ↑ Déjà citée p. 213. Après avoir joué le drame et la comédie sur les scènes de Paris, Londres et Saint-Pétersbourg, Suzanne Lagier douée d’une voix charmante et d’un talent de compositeur, entra à l’Alcazar. Elle y fut populaire, surtout dans la Polka des Buveurs.
- ↑ Promenade du Caire.