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CORRESPONDANCE

La présente est stupide ; je viens de l’écrire en hâte. Il est sept heures ; je n’ai que le temps de dîner, après quoi j’irai chez la Princesse, où l’on joue un proverbe de Feuillet ; tu sais que c’est mon auteur !

Adieu. Reviens-nous le plus tôt possible. Amitiés au Grand[1].


908. À EUGÈNE CRÉPET.
[Paris] vendredi soir [mars ou avril 1867].
Mon Ami très cher,

Vous êtes bien aimable, mais bien pressé ! Cela me flatte, mais me gêne. Pour avoir fait une promesse de pareille nature à Charles-Edmond, je me suis reculé d’un an dans la confection de Salammbô ! Si je vous répondais par un oui formel, il en serait de même pour le roman auquel je suis attelé. J’ai besoin, pour travailler, de la plus complète liberté d’esprit ; ce qui chauffe les autres me glace, ce qui les anime me paralyse. Ma haine pour la typographie est telle que je n’aime pas à entrer dans une imprimerie et que j’ignore la manière de corriger les épreuves. Je vous réponds donc brutalement : laissez-moi tranquille, ou autrement je n’en finirai jamais.

Vous ne doutez pas que je n’aie envie 1o  d’entrer dans votre papier, puisqu’il est vôtre, et 2o  de gagner quelques piastres avec ma copie. Voilà deux vérités qui me semblent incontestables.

  1. Cernuschi.