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DE GUSTAVE FLAUBERT.

910. À LOUIS BOUILHET.
Nuit de lundi [8-9 avril 1867].
Monseigneur,

J’ai lu le roman de Mme Régnier[1]. Nous en causerons tout à l’heure.

Ma grippe a l’air de se passer. Mais elle a été violente et j’ai peur qu’elle ne recommence dans mes courses que je vais être obligé de faire à Sèvres et à Creil. Il faut pourtant que je m’y résigne. Car je ne puis aller plus loin, dans ma copie[2], sans voir une fabrique de faïence. Je bûche la Révolution de 48 avec fureur. Sais-tu combien j’ai lu et annoté de volumes depuis six semaines ? Vingt-sept, mon bon. Ce qui ne m’a pas empêché d’écrire dix pages.

Hier, chez la Princesse, où j’ai dîné, Théo m’a dit qu’il avait organisé un sous-Magny chez Mme de Païva. Je serai invité au premier vendredi ; je te dirai ce qui en est.

Le Moniteur a donné inexactement la séance du Sénat où le père Beuve s’est signalé par sa haine des prêtres ; il a été énorme. Le public est pour lui. Il a reçu hier des visites et des félicitations en masse.

J’attends Duplan dans une huitaine de jours. Les Bichons partent demain soir pour Rome. Je dînerai probablement un de ces jours avec le

  1. Un Duel de salon, par Mme de Régnier (Daniel Darc).
  2. L’Éducation sentimentale.