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CORRESPONDANCE

long voyage ; j’hésite à m’embarquer, et j’en ai d’avance mal au cœur.

Vous me semblez, en revanche, ma chère confrère, en bien bon train. J’imagine que ce sera bon.

Ne vous pressez pas, rassemblez toutes vos forces, mettez là toute votre âme.

J’irai vous voir un des jours de la semaine prochaine.

En attendant, je vous embrasse bien tendrement.

Le vôtre.


724. À JULES DUPLAN.
[Croisset] lundi soir [30 juin 1862].

Vous pouvez envoyer chercher le manuscrit chez Du Camp (il est maintenant à Bade) où Jenny[1] le remettra au porteur ; c’est convenu. Que ton frère le garde jusqu’à nouvel ordre.

Pas de nouvelles de Lacroix[2] ! Au reste, peu m’importe. L’idée seule de Salammbô m’assomme comme si on me f… un coup de bâton sur la tête.

Monseigneur doit arriver à Paris ; surveille-le un peu. Il m’a l’air tout disposé à se laisser mener par cet âne de Thierry. Voilà Beauvallet parti, ce que je juge déplorable, et par sa négligence il perd Plessy, qui est seule capable de jouer sa duchesse. Monseigneur est si bon ! Mais pour

  1. Vieille bonne de Du Camp.
  2. Lacroix, Verboeckhen et Cie, éditeurs de Bruxelles.