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DE GUSTAVE FLAUBERT.

4o  J’aime mieux une somme fixe que tant par exemplaire. En effet, qui peut prouver jamais le nombre d’exemplaires vendus ?

5o  Quant à la somme, vous pouvez en rabattre. Au lieu de 25 à 30 mille francs, demandez-en vingt mille. Nous verrons ce qu’il dira.

En résumé :

Je suis inflexible quant aux illustrations. Pour le prêt du manuscrit, je rechigne, et je crois la chose dangereuse. La question de traduction et de pièces est à voir et le chiffre demandé peut être abaissé.

Il me reste, mon cher ami, à vous remercier bien fort et à vous serrer les mains — id. — en me disant tout à vous.

A-t-il été question de l’édition in-8, des 100 exemplaires qui seront donnés et des 25 exemplaires sur papier de Hollande ?


723. À MADEMOISELLE AMÉLIE BOSQUET.
[Croisset] mardi soir [milieu de juin 1862].

Hélas non ! Salammbô n’est pas encore vendue. Mais quelque chose de pire, c’est qu’elle n’est pas terminée. Croiriez-vous que je suis encore dessus, à enlever les répétitions de mots et à changer les substantifs impropres ? Je me meurs d’ennui « à la lettre », comme dit élégamment le père Hugo.

Et puis, l’avenir m’inquiète. Que vais-je faire ?

Je suis plein de doutes, de rêves et de peurs. Une œuvre, quelle qu’elle soit, est pour moi un