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DE GUSTAVE FLAUBERT.

la Cappadoce de l’Asie Mineure ? Mais je la connais, Monsieur, je l’ai vue, je m’y suis promené !

Vous m’avez lu si négligemment que presque toujours vous me citez à faux. Je n’ai dit nulle part que les prêtres aient formé une caste particulière ; ni, page 109, que les soldats libyens « fussent possédés de l’envie de leur faire boire du fer », mais que les Barbares menaçaient les Carthaginois de leur faire boire du fer ; ni, page 108, que les gardes de la Légion « portaient au milieu du front une corne d’argent pour les faire ressembler à des rhinocéros », mais « leurs gros chevaux avaient, etc. » ; ni, page 29, que les paysans, un jour, s’amusèrent à crucifier deux cents lions. Même observation pour ces malheureuses Syssites, que j’ai employées, selon vous, « ne sachant pas sans doute que ce mot signifiait des corporations particulières ». Sans doute est aimable. Mais sans doute je savais ce qu’étaient ces corporations et l’étymologie du mot, puisque je le traduis en français la première fois qu’il apparaît dans mon livre, page 7 : « Syssites, compagnies (de commerçants) qui mangeaient en commun ». Vous avez de même faussé un passage de Plaute, car il n’est point démontré dans le Pœnulus « que les Carthaginois savaient toutes les langues », ce qui eût été un curieux privilège pour une nation entière ; il y a tout simplement dans le prologue, v. 112, « Is omnes linguas scit » ; ce qu’il faut traduire : « celui-là sait toutes les langues », — le Carthaginois en question, et non tous les Carthaginois.

Il n’est pas vrai de dire que « Hannon n’a pas été crucifié dans la guerre des Mercenaires, attendu qu’il commandait des armées longtemps encore