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DE GUSTAVE FLAUBERT.

l’époque des empereurs romains ? ». Or je trouve dans Athénée, XII, 58, la description très minutieuse de ce manteau, bien que l’histoire n’en dise rien. Il fut acheté à Denys, l’Ancien 120 talents, porté à Rome par Scipion Émilien, reporté à Carthage par Caïus Gracchus, revint à Rome sous Héliogabale, puis fut vendu à Carthage. Tout cela se trouve encore dans Dureau de la Malle, dont j’ai tiré profit, décidément.

Trois lignes plus bas, vous affirmez, avec la même… candeur, que « la plupart des autres dieux invoqués dans Salammbô sont de pures inventions », et vous ajoutez : « Qui a entendu parler d’un Aptoukhos ? » Qui ? d’Avezac (Cyrénaïque), à propos d’un temple dans les environs de Cyrène. — « D’un Schaoûl ? » Mais c’est un nom que je donne à un esclave (voyez ma page 91) — « Ou d’un Matismann » ? Il est mentionné comme dieu par Corippus. (Voyez Johannide et Mémoires de l’Académie des Inscriptions, tome XII, p. 181.) — « Qui ne sait que Micipsa n’était pas une divinité mais un homme ? » Or c’est ce que je dis, Monsieur, et très clairement, dans cette même page 91, quand Salammbô appelle ses esclaves : « À moi Kroum, Enva, Micipsa, Schaoûl ! »

Vous m’accusez de prendre pour deux divinités distinctes Astaroth et Astarté. Mais au commencement, page 48, lorsque Salammbô invoque Tanit, elle l’invoque par tous ses noms à la fois : « Anaïtis, Astarté, Derceto, Astaroth, Tiratha ». Et même j’ai pris soin de dire un peu plus bas, page 52, qu’elle répétait « tous ces noms sans qu’ils eussent pour elle de signification distincte ». Seriez-vous comme Salammbô ? Je suis tenté de le