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CORRESPONDANCE

Il est peu probable que les Prussiens aillent à Dieppe. Quand ils auront rançonné Rouen et le Havre, ce qui ne sera pas long, ils s’en retourneront à Paris.

Voilà tout, mon pauvre loulou. Quel plaisir j’aurai à te revoir ! Je n’étais pas gai le jour que je t’ai dit adieu à Neuville !

Ta bonne maman est assez raisonnable. La supériorité qu’elle se sent sur ses hôtes lui donne du nerf.

Adieu, ma chère Caro, ma pauvre fille. Je t’embrasse avec toutes les tendresses de mon cœur.

Ton vieil oncle.

Fais bien mes amitiés à Mme Herbert et à ses filles. Connais-tu Adélaïde (celle qui est bossue et qui a les plus charmants yeux du monde) ?


1132. À GEORGE SAND.
[Croisset.] Mardi, 11 octobre 1870.
Chère maître,

Vivez-vous encore ? Où êtes-vous, Maurice et les autres ?

Je ne sais pas comment je ne suis pas mort, tant je souffre atrocement depuis six semaines.

Ma mère s’est réfugiée à Rouen. Ma nièce est à Londres. Mon frère s’occupe des affaires de la ville, et moi je suis seul à me ronger d’impatience