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CORRESPONDANCE

nous prendront la Bourgogne et feront un petit royaume d’Austrasie.

Quant à la littérature, mon bon, Magnard et Gustave Lafargue fleurissent derechef et on monte une féerie de M. Clairville. On a renversé la colonne et brûlé Paris, mais Villemessant est indestructible et la sottise éternelle.

Moi, mon bon vieux, comme si de rien n’était, je prends des notes pour mon Saint Antoine, que je suis bien décidé à ne pas publier quand il sera fini, ce qui fait que je travaille en toute liberté d’esprit.

Jeudi prochain, pour me distraire, j’irai à Versailles voir travailler le conseil de guerre. Ensuite, je passerai trois ou quatre jours à Saint-Gratien ; puis, je regagnerai ma cabane.

On va probablement retirer la subvention de l’Odéon, si bien que je ne sais pas quand Aïssé sera jouée, ni où elle sera jouée.

Et toi, pauvre cher vieux, comment vas-tu ? à quoi t’occupes-tu ? Ton traitement t’a-t-il fait du bien ?

Je t’embrasse très fortement.

1201. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, mercredi soir [9 août 1871].
Mon Loulou,

Je tombe sur les bottes ! 1o à cause de la chaleur et 2o à cause du mal de dents. Voilà six ou sept fois, au moins, que je vais chez M. Delestre qui