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DE GUSTAVE FLAUBERT.

m’engage toujours à conserver ma dent. Mais je suis bien résolu à me la faire enlever vendredi, car je souffre trop. Je me livrerais à cette distraction demain, si je n’avais un billet d’entrée pour le conseil de guerre. J’irai donc demain à Versailles, afin de voir quelques-unes des figures de la Commune. Puis, vendredi, j’irai dîner et coucher chez la Princesse, où j’emporterai des livres qu’on m’a prêtés à la Bibliothèque.

Je compte être revenu à Croisset au milieu ou à la fin de la semaine prochaine, probablement jeudi. Mais entre nous (ou plutôt pas entre nous, ma chère Caro), je trouve que ta grand’mère me talonne singulièrement pour revenir. Il me semble qu’à mon âge j’ai bien le droit de faire, une fois par an, ce qui me plaît. La dernière fois que je suis venu ici, au mois de juin, je n’ai pas fait tout ce que je voulais faire, grâce à cette belle habitude que j’ai prise de fixer d’avance mon retour, comme si c’était bien important !

Ta grand’mère est chez toi, avec les dames Vasse, au bord de la mer. Trois conditions pour être bien. Tu peux lui dire que je ne la plains nullement et la gronde très fort. Après quoi tu l’embrasseras encore plus fort.[…]

Mon séjour à Paris ne se prolongera pas au delà du 20 au plus tard. C’est le terme de rigueur.

Le bon Bardoux, avec qui je déjeunerai demain aux Réservoirs, s’est beaucoup informé de Madame Caroline !!

Les affaires de l’Odéon ne sont pas claires du tout. Mais ce serait trop long à t’expliquer. Il est fort probable que j’enverrai promener le sieur de Chilly. Adieu, pauvre loulou. Dis toutes sortes