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DE GUSTAVE FLAUBERT.

veux pas me ruiner en livres, connaissez-vous à Paris un libraire quelconque qui pourrait me louer tous les livres que je lui désignerais ?

Que faites-vous maintenant ? Nous nous sommes peu et mal vus la dernière fois.

Cette lettre est stupide. Mais on fait tant de bruit au-dessus de ma tête que je ne l’ai pas libre (la tête).

Au milieu de mon ahurissement, je vous embrasse, ainsi que les vôtres. Votre vieille ganache qui vous aime.


1313. À LA PRINCESSE MATHILDE.
Mardi [16 juillet 1872].
Rue de la cité 8, maison Bonnette
Bagnères-de-Luchon [Haute-Garonne].
Princesse,

Si vous ne vous amusez pas plus à Saint-Gratien que moi à Luchon, je vous plains sincèrement. La banalité moderne, dans ce qu’elle a de plus exaspérant, fleurit au milieu des montagnes. Je suis profondément irrité par la vue de mes semblables, par la gaîté du public, et puis votre ami est maintenant trop vieux pour les déplacements ; ce que j’ai de mieux à faire, c’est de ne plus quitter ma solitude.

Je suis arrivé ici avec de grands projets de travail ; ils ont eu le sort de tous les projets, c’est-à-dire qu’ils ont raté. Je n’ai rien lu qu’un roman de Dickens[1], et quelques chapitres d’Hérodote.

  1. Pickwick ; voir ci-dessus, lettre du 12 juillet à G. Sand.