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CORRESPONDANCE

cer. Mais qu’y faire ? J’en ai reçu encore une (lettre) de Rabodanges. Celle-là est de Mme Lepic, et gentille au delà de toute expression.

C’est une belle chose que l’esprit ! et rare ! C’est pourquoi Vieux aime sa pauvre fille. Quel dommage qu’il ne l’ait pas toujours avec lui !

Ce matin, sont arrivés les trois médaillons de Carrier-Belleuse. J’ai placé celui que je garde dans la petite salle au-dessus de la glace. Tout en mangeant seul, je songerai qu’il était là, autrefois. Le souvenir de ta grand’mère ne me quitte pas non plus. Et puis, je fais des plans d’embellissement intérieur pour la maison. Voilà le fond de mes rêveries, quand je ne rumine pas Bouvard et Pécuchet.

J’irai demain dîner chez Mme Lapierre. J’espère que ce sera un peu moins fade que la dernière fois. Ta lettre de ce matin m’a diverti. Toi aussi, chère Caro, tu vas gagner ma maladie, ou plutôt ma faculté d’insupportation ! ça ne rend pas heureux, cette preuve de goût.

Deux bons bécots de

Ta vieille Nounou.

1340. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, 25 octobre 1872.

Loulou,

Tu as raison ! La mort de mon pauvre vieux Théo[1], bien que prévue, m’a écrasé, et j’ai

  1. Mort de Théophile Gautier, le 23 octobre 1872.