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DE GUSTAVE FLAUBERT.

à dîner, chez elle, ton ancien ami le baron Larrey. Il m’a dit que les Cloquet iraient probablement à Dieppe sous très peu de jours. Au mois d’octobre, j’aurai à Croisset la visite de Popelin et de Giraud. Ma journée d’avant-hier a été strictement occupée par l’enterrement de la mère de Coppée ; jamais je n’ai vu une pareille douleur. Le pauvre garçon faisait mal à voir. Je l’ai presque porté pour descendre la grande avenue du cimetière Montmartre. Dès qu’il m’a vu, il s’est presque accroché à moi, bien que nous ne soyons pas intimes. C’est là (à cet enterrement)[1] que j’ai vu pour la première fois l’ancienne passion de la Divine, mon ennemi Barbey D’Aurevilly : il est gigantesque ! Je t’en ferai la description…

Je compte être revenu dans mon humble asile vers le commencement de l’autre semaine. Adieu, pauvre chère fille. Écris-moi de bonnes lettres si tu en as le temps, ou plutôt prends-en le temps et aime toujours

Vieux.

1490. À SA NIÈCE CAROLINE.
Paris, lundi 7 septembre 1874.
Chère Caro,

J’ai reçu hier la visite de Xemer qui m’a remis 1 000 francs. Remercie-z’-en ton époux qui com-

  1. Madame Adam raconte à ce propos dans Nos amitiés politiques avant l’abandon de la Revanche, p. 145 : « Le bon géant s’est redressé de toute sa taille et Barbey de toute sa hauteur. On s’est demandé si les deux coqs n’allaient pas se jeter l’un sur l’autre. »