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DE GUSTAVE FLAUBERT.

drais vous parler de vos vers, dont je connaissais quelques pièces. Maintenant que je les retrouve, je les réadmire, et les autres aussi. La peur de paraître banal retient ma plume ; quand je vous verrai, je vous dirai tout ce que je pense.

Un mot cependant : il me semble que vous avez plus d’âme (de sensibilité dans le vieux sens du mot) que tous les parnassiens modernes. Vous ne méprisez pas la passion, vous !

Une bonne poignée de main, et tout à vous.


1573. À GEORGE SAND.
Lundi soir [3 avril 1876.]

J’ai reçu ce matin votre volume, chère maître. J’en ai deux ou trois autres que l’on m’a prêtés depuis longtemps ; je vais les expédier et je lirai le vôtre à la fin de la semaine, pendant un petit voyage de deux jours que je suis obligé de faire à Pont-L’évêque et à Honfleur pour mon Histoire d’un cœur simple, bagatelle présentement « sur le chantier », comme dirait M. Prud’homme.

Je suis bien aise que Jack vous ait plu. C’est un charmant livre, n’est-ce pas ? Si vous connaissiez l’auteur, vous l’aimeriez encore plus que son œuvre. Je lui ai dit de vous envoyer Risler et Tartarin. Vous me remercierez d’avoir fait ces deux lectures, j’en suis certain d’avance.

Je ne partage pas la sévérité de Tourgueneff à l’encontre de Jack, ni l’immensité de son admiration pour Rougon. L’un a le charme et l’autre la