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CORRESPONDANCE

Comme le temps est doux ! Ici, chez moi, c’est charmant. Il faudra pourtant, Princesse, qu’un jour vous vous décidiez à faire ce voyage, et que vous honoriez ma cabane de votre présence ! Serais-je assez content de vous recevoir ! Je continue à y vivre en philosophe. Quand je me suis un peu promené dans mon jardin, escorté de mon lévrier qui gambade, et que j’ai bien roulé les feuilles mortes sous mes pieds et un tas de souvenirs dans ma vieille cervelle, je secoue la tristesse qui m’envahit et je remonte à mon ouvrage. Voilà.

Ce mois-ci, j’ai lu beaucoup de livres des Révérends Pères Jésuites, lesquels ne sont pas forts, quoi qu’on dise ; et puis j’ai fait le premier acte d’une comédie[1] politique, qu’aucun gouvernement ne laissera jouer.

Mais de cela, je me console d’avance.

À bientôt donc ! et croyez, chère Princesse, que je suis toujours votre vieux fidèle et dévoué.


1403. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi, 6 heures, 24 septembre 1873.
Mon Loulou,

Je ne te cache pas que le Moscove m’embête avec ses retards continuels et son mutisme, car je n’entends pas parler de lui. Bref, je ne remettrai pas ma visite à Dieppe au delà de la fin de la

  1. Le Candidat, voir Œuvres de Flaubert, Théâtre, 1 vol.