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DE GUSTAVE FLAUBERT.

J’espère bien que vous ne serez pas à Paris avant le mois de janvier ? D’ici là, je ne bouge de ma chaumière. Écrivez-moi de temps à autre, et ne m’en voulez pas si mes réponses sont tardives et laconiques, car j’ai un vigoureux coup de collier à donner, mais soyez généreuse. Faites-moi des cadeaux, envoyez-moi des épîtres.


1410. À GEORGE SAND.
Croisset, jeudi [30 octobre 1873].

Quoi qu’il advienne, le catholicisme en recevra un terrible coup et, si j’étais dévot, je passerais mon temps à répéter devant un crucifix : « Gardez-nous la République, ô mon Dieu ! »

Mais on a peur de la monarchie. À cause d’elle-même et à cause de la réaction qui s’ensuivrait. L’opinion publique est absolument contre elle. Les rapports de MM.  les Préfets sont inquiétants ; l’armée est divisée en bonapartistes et en républicains ; le haut commerce de Paris s’est prononcé contre Henri V. Voilà les renseignements que je rapporte de Paris, où j’ai passé dix jours. Bref, chère maître, je crois maintenant qu’ils seront enfoncés. Amen !

Je vous conseille de lire la brochure de Cathelineau et celle de Ségur. C’est curieux ! On voit le fond nettement. Ces gens-là se croient au XIIe siècle.

Quant à Cruchard, Carvalho lui a demandé des changements qu’il a refusés. (Vous savez que