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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Bidault, notaire, croit que je travaille tout au plus une heure par jour ! il a exprimé cette opinion à ton époux ! Vraiment, les bourgeois vous supposent trop de génie !

À propos d’imbéciles, je pense à Mac-Mahon et aux Jacques qui l’admirent. Comment ! la bonne Flavie, elle aussi, croit à ce « sauveur » ? Elle est sur la pente de la décadence ; c’est triste !…

Tu me ferais plaisir d’écrire à mon disciple que tu es à Paris, pour qu’il vienne te voir et que j’aie de ses nouvelles. Passe chez Mme Brainne, toujours malade ; ce sera aimable à toi.

Bouvard et Pécuchet vont bien. Le chapitre suivant se dessine dans ma tête et, pour celui que je fais, il me semble que je le tiens. Je ne comprends pas que tu sois si longtemps à tes rangements, et mon cœur d’oncle et d’artiste brûle de savoir l’opinion de tes professeurs sur tes œuvres de cet été.

Adieu, pauvre chérie.

Ta Nounou.


1720. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mardi 2 heures, 4 décembre 1877.
Mon Pauvre Chat,

Ta lettre est triste, et rien d’étonnant à cela, puisque je la reçois un mardi, jour pour moi néfaste ; mais d’abord, causons de ce qui te tient le plus au cœur : la peinture, l’Art sacro-saint.