Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/13

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
7
DE GUSTAVE FLAUBERT.

Je m’étonne que tu n’aies pas compris la grandeur et la vérité de la Prière à Minerve ! Elle résume l’homme intellectuel du XIXe siècle. Quant au reste de l’article, ce n’est que bien, et encore ? La vie manque à ces souvenirs ; on ne voit pas les personnages. Ton observation sur saint Paul n’est pas juste, car Renan ne dit rien qui ne soit parfaitement historique.

« Le Dieu inconnu » est une ânerie de l’apôtre, révérence parler.

Tâche, ma Caro, de m’écrire un peu longuement : tes lettres sont ma seule distraction.

C’est le 26 courant la fête de saint Polycarpe. Je la fêterai mentalement, étant un autre

Saint moi-même,

et qui te bécote.

1637. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mercredi soir, 11 heures, 17 janvier 1877.

Oui, ma pauvre fille, vous m’avez fait passer deux ou trois mauvais jours. Tâche qu’ils ne se renouvellent pas. Parlons d’abord des choses embêtantes. […]

Laporte est venu aujourd’hui. Il est décidé, s’il ne trouve rien, à rester (quand même) à Couronne et à y vivoter n’importe comment pour ne pas quitter sa maison, ce que je comprends parfaitement : à un certain âge le changement d’habitude, c’est la mort.

Il venait de me quitter que Lapierre est venu.