Page:Flaubert Édition Conard Correspondance 8.djvu/209

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
203
DE GUSTAVE FLAUBERT.

m’étonne toujours de ces enthousiasmes pour des génies de quinzième ordre. Du reste, je suis de plus en plus dégoûté de ce qu’on appelle la religion et la métaphysique. Voilà deux grands mois que je ne lis pas autre chose. Quel néant ! et quel aplomb ! Connaissez-vous le Catéchisme de persévérance de l’abbé Gaume ? C’est « hénaurme ». Il y a dans la seconde partie un petit cours d’histoire que je vous recommande.

Et la peste russe qui s’avance ! Elle est maintenant à Salonique. Un de ces jours elle va débarquer à Marseille ! Ah ! de cela, par exemple, je me bats l’œil profondément.

Oui, j’ai lu l’article de Saint-Victor sur Zola. Il y a du vrai, mais ce n’est pas tout le vrai.

Écrivez-moi tant que vous pourrez, vos lettres me sont des rayons de soleil.


1805. À SA NIÈCE CAROLINE.
Jeudi soir, 5 heures [février 1879].
Ma chérie,

Je suis tanné d’écrire des lettres, cinq ou six tous les jours, et je voudrais bien faire autre chose.

Cependant je veux répondre à ta question sur ma botte. On vous entoure la jambe et le pied de ouate, puis de bandes à plusieurs tours, sur lesquelles on étend une couche de dextrine (qui est la partie grasse du blé, je crois). En séchant, cette aimable préparation devient dure comme du fer, et le membre est garanti de tout déplace-