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CORRESPONDANCE

aimer et à caresser. Bécotez bien le vôtre à mon intention.

Ma guibole se consolide, mais je boiterai pendant longtemps. Il y a eu dans l’articulation des désordres très graves. Quant à la fracture du péroné, c’est une bagatelle. Votre mari a raison de m’aimer, car, de mon côté, je l’aime beaucoup ; c’est un brave homme et un lettré, donc quelqu’un de très rare, un oiseau bleu.

Ce billet est stupide et décousu, car je me sens très faible et j’ai la tête vuide. Ce qui ne m’empêche pas de vous baiser sur les deux joues, avunculairement.

Quand vous serez cet été à Quevilly, il faudra s’arranger pour se voir plus souvent et nous taillerons de fières bavettes.


1810. À ÉMILE ZOLA.
[Croisset] mardi, 2 heures [18 février 1879[1]].
Mon cher Ami,

Il n’est pas possible d’être un meilleur bougre que vous. Merci de votre lettre qui me remet, comme

  1. Réponse à la lettre de Zola du 17 février, publiée dans Les Lettres et les Arts, p. 169. Zola s’excusait d’avoir « tous ici été des maladroits dans votre affaire ». Il s’agissait des démarches faites par lui et les amis de Flaubert pour obtenir à celui-ci un poste de conservateur dans une bibliothèque. Cette demande s’était ébruitée, les journaux s’en étaient emparés, au grand chagrin de Flaubert. Voir la lettre du 22 février à sa nièce Caroline. (Note de René Descharmes.)