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DE GUSTAVE FLAUBERT.

Vous n’imaginez pas comme j’ai envie ou plutôt besoin de vous voir et ce n’est pas simplement pour deviser, ce qui me serait une grande douceur, mais pour vous parler de mes intérêts matériels. Est-ce que la semaine prochaine (celle des jours gras), vous n’aurez pas une journée de congé ?

Ne comptez pas me voir à Paris avant deux mois au plus tôt.

Je vous embrasse.

Votre vieux, fort embêté.


1809. À MADAME AUGUSTE SABATIER.
[Croisset] dimanche [février 1879].

Ça ! c’est gentil ! « ma demi-nièce ». Vous ne pouviez rien imaginer qui me fût plus agréable. Pourquoi même pas trois quarts de nièce ?

Votre aimable lettre a fait se mouiller les paupières de votre « oncle Gustave », et d’ailleurs elle confirme chez moi une théorie esthético-morale : le cœur est inséparable de l’esprit ; ceux qui ont distingué l’un de l’autre n’avaient ni l’un ni l’autre.

Vous avez tort de croire que les détails concernant votre enfant ne m’intéressent pas. J’adore les enfants, et étais né pour être un excellent papa. Mais le sort et la littérature en ont décidé autrement !… C’est une des mélancolies de ma vieillesse que de n’avoir pas un petit être à