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DE GUSTAVE FLAUBERT.

L’insupportabilité de la sottise humaine est devenue chez moi une maladie, et le mot est faible. Presque tous les humains ont le don de m’exaspérer et je ne respire librement que dans le désert. Les querelles de bonapartistes sont pourtant divertissantes.

Les collèges de filles de Camille Sée ne me semblent pas plus drôles que les couvents, après tout, et la question du divorce me tanne prodigieusement. J’aime la solution de Robin : « Oui, les gens mariés doivent vivre éternellement ensemble pour être punis de la bêtise qu’ils ont faite en s’épousant. » Cela est inique, mais folichon.

Le Château des Cœurs a commencé à paraître dans le numéro d’hier.


1936. À GEORGES CHARPENTIER.
Dimanche 24 [sic, pour 25] janvier 1880.
Mon cher Ami,

La Renommée aux cent bouches m’a appris que Mme Charpentier était accouchée et que, le jour même où le ciel vous octroyait un héritier, vous étiez alité.

Donc, comment se portent la mère, l’enfant et le papa ?

2o  Pour vous fléchir, j’avais bassement écrit à Mme Charpentier. Mon épître a dû lui arriver le jour précisément où elle enfantait. Donc, ma lettre est probablement perdue. Elle avait pour but de