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CORRESPONDANCE

et j’en ai été presque malade. Quelle abomination ! Je n’aime pas y songer.

Je vous baise les deux mains, aussi longuement que vous le permettez, et suis, Princesse,

Votre vieux fidèle et dévoué.


1691. À MADAME ROGER DES GENETTES.
Vendredi 3 heures [août 1877].

Votre dernière lettre m’a tellement ravi et touché que j’éprouve le besoin d’y répondre tout de suite. Et d’abord, comme vous êtes bonne de penser à ce qui m’occupe ! Je vis tant que je peux dans mes bonshommes. Au mois de septembre j’irai sur les côtes de la Basse-Normandie faire leurs excursions géologiques et archéologiques. Mon troisième chapitre (celui des sciences) sera fini, j’espère, en novembre. Alors je serai à peu près au tiers du livre.

L’idée que je ne vous en lirai pas cet hiver me chagrine beaucoup. Quel dommage que Villenauxe ne soit pas à Croisset ou dans ses environs ! Il me semble qu’à force de vous voir et de vous soigner je vous guérirais ! Comme tout est mal arrangé dans ce monde, et qu’il fait bon en rêver de meilleurs ! Cependant je remercie la Providence pour les poésies lubriques du sieur Pinard. Ça ne m’étonne pas, rien n’étant plus immonde que les magistrats (leur obscénité géniale tient à l’habitude qu’ils ont de porter la robe). Tous ceux qui se regardent comme au-dessus du niveau humain dégringolent au-dessous.