Adieu, Princesse, ou plutôt ma chère Princesse, car je suis, en vous baisant les mains,
Votre vieux et fidèle affectionné.
Je compte toujours vous faire vers la fin de ce mois une bonne visite à Saint-Gratien, à ce cher Saint-Gratien !
Mais d’ici là, j’irai à Dieppe où j’espère voir le prince.
Puis, je me livrerai à différentes excursions aux environs et je reposerai un peu ma pauvre cervelle, qui a violemment travaillé depuis plusieurs mois. À quoi passer la vie si l’on ne travaille pas ! Pour la tolérer, la vie, il faut l’escamoter. Telle est ma morale, hélas ! et je la mets en pratique, ce qui prouve ma bonne foi et ma résignation.
À quoi passez-vous vos journées, Princesse ? Je vous conseille de vous faire lire deux volumes de mon ami Tourgueneff : l’un a pour titre L’Abandonnée et l’autre Les Eaux Printanières. Je trouve cela énorme et je crois que vous serez de mon avis.
Quel bel été ! et quels beaux clairs de lune ! Comme on doit être bien chez vous ! Le calme de la nature, en même temps qu’il apaise, humilie, ne trouvez-vous pas ? Comme nous sommes