faibles et agités vis-à-vis des choses, qui sont fortes et immuables ! Plus je vais et plus je me convaincs de l’insignifiance de tout et de moi en particulier.
C’est pourquoi je tâche de songer à mon moi le moins possible, ce qui est difficile pour un solitaire.
Mais dans les moments de rêverie, et ils sont fréquents quoi que je fasse, savez-vous sur quoi, sur qui ma pensée revient et s’arrête avec le plus de charme et d’attendrissement ? sur vous, Princesse.
Je n’ai pas autre chose à vous dire, et puisque je suis à vos pieds,
Vôtre.
Tu es une femme héroïque. Ton départ de Croisset, malgré la migraine, peut faire partie des « Beautés de l’histoire de France ! » Je crois du reste t’avoir exprimé mon admiration dans ma dernière lettre de Croisset, en réponse à ton télégramme dont je te remercie derechef.
Ici, chez la bonne Princesse, je me repose profondément, car je ne fais rien, absolument rien ! Je me couche tôt pour me lever tard, et dans l’après-midi je pique de forts chiens sur mon divan. Je lis çà et là un livre pour me distraire, ce qui me fait oublier momentanément Bouvard et