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DE GUSTAVE FLAUBERT.

donc du bleu dans notre horizon ! Ma chère Caro, mon loulou, quand bien même l’établissement ne donnerait pas des résultats magnifiques, il nous tire de la gêne… et de l’inquiétude, qui est pire encore. J’aurais maintenant bien du plaisir à t’embrasser ! Ce ne sera pas avant un grand mois, sans doute… Nous en recauserons tout à l’heure.

Voyons ! j’ai bien des choses à te dire :

1o  Ton jardinier a écrit à Ernest, pour des arbres de Pissy. Que faut-il faire ?

2o  Dans huit ou dix jours, le vin ordinaire manquera. Faut-il en reprendre chez Vinet ? Ton mari avait dit qu’il y penserait ; mais il a eu probablement d’autres chiens à fouetter.

3o  Je suppose qu’Ernest t’enverra un télégramme dès qu’il sera à Odessa ; par conséquent, j’attends de ses nouvelles vendredi. N’oublie pas.

De la peinture !

4o  Pour que je prie Burty de passer à ton atelier, il faudrait que je susse l’adresse dudit atelier, et les heures où l’artiste reçoit.

5o  Comment s’est passé le dîner chez Heredia ? Détails, s. v. p.

6o  Tu m’as « mis la puce à l’oreille » en m’écrivant que Du Camp s’était montré grossier. Je désire savoir comment. Ça m’intrigue et me trouble. Depuis qu’il est académicien, sa cervelle légère doit en avoir tourné. Homme étrange ! dont il y a beaucoup de bien et beaucoup de mal à dire.

Jeudi, en même temps que *** signait, moi, j’en finissais avec la fontaine Bouilhet. Il y a donc une conclusion à tout ! Cette affaire-là n’a duré que dix ans ! Maintenant, je n’ai plus à m’en