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Page:Flaubert - Le Candidat.djvu/140

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Gruchet.

Ce n’est pas la politique qui me fait agir, mais des intérêts plus humbles. M. Murel…

Rousselin.

Et je me moque de Murel !

Gruchet.

Voilà huit jours qu’il m’échappe, malgré ses promesses. Et il se conduit d’une manière abominable ! Non content de s’être livré sur moi à des violences, — je pouvais le traduire en justice ; je n’ai pas voulu, par respect du monde et considération pour l’industrie.

Rousselin.

Plus vite, je vous prie !

Gruchet.

M. Murel s’est engagé, en arrivant ici, dans des opérations de Bourse, qui furent d’abord heureuses ; et il a si bien fait… que… une première fois, je lui ai prêté dix mille francs. Oh ! il me les a rendus, et même avec des bénéfices ! Deux mois plus tard, autre prêt de cinq mille ! Mais la chance avait tourné. Une troisième fois…

Rousselin.

Est-ce que ça me regarde ?

Gruchet.

Bref, il me doit actuellement trente mille deux cent vingt-six francs, et quinze centimes !